La Forêt qui abritait Tenebris a changée,
Elle a Verdi, Fleuri, les Oiseaux sont revenus,
Et au milieu de cette Forêt, un Vieillard,
Assis sur un gros Rocher,
Me fait Signe d'approcher.
- Bonjour vieil homme, qui es-tu ?
- Bonjour jeune fou, je suis ton passé.
- Cette forêt a bien changée, elle m'effrayait avant et maintenant je m'y sens bien.
- Tu as finis par l'accepter, tu as même emmené le chien avec toi, tu as bien changé toi aussi.
- J'ai encore un peu de mal avec lui, il n'est pas facile, et il fait un peu peur.
- Il te représente pourtant également, la puissance qu'il dégage est la tienne, lui faire face tous les jours t'aidera a mieux le comprendre, vous n'êtes pas ennemis.
- En ce moment je doute beaucoup, j'ai peur de ne pas être à la hauteur.
- Celui qui ne doute jamais n'attends rien de bon pour lui, pourquoi serait ce une mauvaise chose ?
- Je ne sais pas, je pensais pouvoir profiter un peu d'une belle période.
- Et qu'est-ce qui t'en empêche ? A part toi même ? As tu oublié qui tu es ? Ce n'est pas la première fois que tu doute, ça n'a pas empêché ces arbres de devenir magnifiques.
- Tu as raison, je me morfonds dans mon coin mais j'oublie que ce n'est pas la première fois. Les épreuves me fatiguent.
- Tu aspires à aider les gens qui t'entourent mais tu ne veux pas d'épreuves ? Allons, ne ressors tu pas meilleur après chacune ? Comment crois tu pouvoir aider les gens si tu n'es pas capable de les comprendre ?
- ...
- Tu peux douter, c'est normal, et important, ça te permet de faire le bilan sur toi-même. Tu peux être en colère contre toi même, te détester, ça arrive à tout le monde. Mais tu dois te rappeler d'où tu viens, ce que tu es devenu, et ce que tu es en devenir. Cela ne vaut il pas le coup de se battre pour ça ? Que serait une vie sans difficultés, sinon qu'un simple courant d'air ? Serais tu capable d'aimer si tu n'avais pas nourri ton chien pendant des années ? Serais tu capable d'aider si tu ne ressentais pas les émotions aussi fort ? Serai tu à l'écoute des autres si tu ne les comprenais pas aussi bien ?
- Non, certainement pas.
- La vie, comme les gens qu'on aime, valent le coup qu'on se batte pour eux, les épreuves que tu as traversé sont autant d'armes et de boucliers à ta disposition, elles te rendent légitime, et elles arriveront quand tu oublieras, stagneras.
- Alors ça n'arrêtera jamais ?
- Bien sûr que non ! Ça te manquerait en plus, tu en as besoin pour grandir, tu auras encore des doutes, des moments de faiblesse, mais tu en redemanderas. Ne te sens tu pas complet en ce moment parce que tu vis une période qui nécessite que tu te batte ?
- Si, c'est vrai.
- Alors bâts toi, correctement cependant, si tu fatigues c'est que tu frappe n'importe comment, à vouloir trop en faire, persuadé que tu n'es pas à la hauteur, tu t'épuise et risque de perdre alors que tu t'es battu tout seul. Garde confiance en toi, vois les bas comme une côte un peu difficile à vélo, si tu t'arrête au milieu ce sera plus dur encore après, ça fait mal aux muscles, ça fatigue, mais au final tu te sens victorieux en arrivant au bout.
- Merci Vieillard, pour ton temps.
- Mon temps est passé, je ne suis là que pour te rappeler ce que tu as vécu, passe ici quand tu doute, et quand tu repartiras d'ici tu ne saura pas où tu vas, mais tu te souviendra d'où tu viens.
En repartant, je retrouve Tenebris, resté sous l'arbre. Il dort paisiblement, il n'a rien d'intéressant à manger. Je m'assois à côté de lui, face au Bonsaï, resplendissant. Tout le monde se porte bien, le ciel baigne dans une aura blanche et claire, la prairie est fleurie, la rivière emporte deux trois branches en passant devant moi.
Tout va bien.