Quelle espèce de feu tu pensais éteindre en t’imbibant ?
Quel mal être tu pensais noyer en te brûlant ainsi ?
Comment croyais tu prendre de la bouteille en t’évidant ?
Dans quels souvenirs vagues te lançais tu pour trouver l’oubli ?
A te mettre chiffon, à t’en prendre les pieds dans le paillasson,
Une bouteille à la mer, des veilles à l’horizon,
Perdant ton culot, tes paris, ta raison,
Tombant dans un goulot, te forgeant ta prison.
Alcoolique c’est le hic, un Toc le truc,
Puis un jour tu te brise, tu t’éclate, tu explose,
Tu te répands, te consume, puis t’éteins.
A moins que la mèche soit étouffée.
Juste avant l’impulsion, avant que tu ne perde le contrôle,
La mise au point se fait, ton estomac se retourne d’un coup,
Tu prends peur et t’écœure, tu voudrais te vomir,
Tu te sens au fond, un œil au dessus de toi.
« Tu » c’est Moi, Clément, le Bonsaï, Admimox,
Mais si je te parlais directement de moi,
Ca ne te parlerait pas, ne t’atteindrait pas,
Ne te ressemblerait pas.
Moi, qui n’ai rien trouver de mieux pour lâcher prise,
Que de m’accrocher à la barre d’une galère sans fond,
Qui a largué ses amarres pour jeter l’ancre au large,
Me précipitant bêtement à fond de cale vers les abysses.
Moi qui n’ai rien trouvé de mieux pour rouler ma bosse,
Qu’une longue traversée du désert, une longue caravane,
Prenant chaque mirage pour une oasis,
M’y abreuvant à m’en brûler la gorge.
Le bilan est lourd et je ne compte plus les erreurs,
Ce ne sont plus des chiffres que je dénombre, sors des décombres,
Mais plutôt ce trop grand nombre qu’aujourd’hui je déchiffre,
Un nombre d’or du déclin, une spirale infernale en décor.
Mais j’inspecte un spectre, un bateau pirate devenu un point au loin,
Car voici ma promesse à moi-même et ma demande :
Dernier verre,
Et si jamais cela recommence,
Qu’on me retire tout ce qui me tient à Cœur,
Mes Sens et mes Sentiments, mes Passions et mes Dons.
Bisous !