Simple Complexité

Le Monde est si Complexe,
Le Monde est si Simple,
Qu'il donne le Vertige,
La Peur du Vide face à l'Emerveillement du Foisonnement,

Le Monde c'est les Emotions,
Si Vives, si Simples et Spontanées,
Si Profondes, Insondables et Innommables,
Qu'on décompose en Mots qui peuvent se Lier,
Se Mélanger, se Transformer,
Le Monde peut faire ressentir la Haine à l'Amour,
Faire Exploser un Introverti.

Le Monde c'est les Corps,
Ces Simples Appareils,
Qui, mis à Nus, se révèlent plus Habillés qu'un Inuït,
Des Contenants autant que des Contenus,
De Simples Silhouettes se révélant être d'Enormes Containers,
Le Monde peut faire d'un Ensemble Complexe un Individu,
Un Individu encore plus Complexe que son propre Corps.

Le Monde c'est l'Humain,
Ces Simples Mortels,
Qui face à leurs Complexes s'Unifient,
Autant qu'ils se renferment sur une Idée,
Qui Vit en se Tuant, et qui Meurt en voulant Vivre,
Le Monde peut faire d'un Paradoxe une Image Confiante d'elle-même,
Un Humain cherchant l'Universalité dans la Division.

Le Monde c'est la Science,
Ce Terme Simple pour une Incompréhension Infinie,
Qui Découvre tous les Jours de Nouvelles Questions,
Sans forcément Répondre aux précédentes,
L'Infini, qui Finalement ne le serait pas, Mais un peu pour notre Façon de Penser,
Le Monde peut Créer des choses Parfaites, et les faire Douter sur leur Perfection,
Créer des Trous Noirs pour donner des Nuits Blanches aux Eminences Grises.

Le Monde est Vaste, fait Peur, rend Ivre,
Il rend Insignifiant, Humble, Modeste,
Il rend Microscopique et Microcosmique,
Il rend Fou, Terrifié, Dépassé,
Il rend Confiant, Amoureux, Heureux.

Le Monde, par sa Grandeur, ne regarde pas de Haut,
Il rappelle que le Vertige, celui qui regarde en l'Air tout en ayant les pieds sur Terre, peut le Vivre,
Il rappelle que l'Insouciance rend les Emotions Brutes, Simples,
Il rappelle que le Goût de la Complexité n'est bon que si on l'agrémente d'un Brin de Simplicité,
Il rappelle que l'Humain aura beau se Perdre, sa Nature le ramènera,
Il rappelle que la Gravité n'est rien de moins qu'une Pomme qui tombe,
Et il crie le Monde, qu'à la Base il n'était qu'une Graine,

Comme tout le Monde, tout Simplement.