Je grimperai aux sommets,
Pour voir si les hommes me paraissent toujours aussi petits d’en haut,
Je me blottirai sous les jeunes pousses de bouleaux,
Pour voir si l’humanité garde encore quelque chose de grand sous ses airs malheureux.
Je vivrai loin de ces bipèdes réduits,
Pour mieux donné un sens à leur vie,
Je vivrai près de notre terre mère,
Pour mieux respirer et sentir venir la nouvelle ère.
Et voici ce que je verrai :
L’Amour,
Avec un grand A, comme dans Inconditionnel,
La Générosité,
Avec un grand G, comme dans Naturel,
La Solidarité,
Avec un grand S, comme dans Liberté.
Du haut de ma montagne,
Je verrai les jeunes pousses battre à coups de bâton ces grands dadais,
Je verrai les jeunes daguets botter les fesses des jeunes marmots pommés,
Je verrai les jeunes chenilles créer des liens et faire papillonner les vieux briscards,
Je verrai les jeunes canards repêcher mes vers pour vous empêcher de patauger et de plonger,
Du haut de ma montagne,
Peut-être que je ne verrai rien à part mon bonheur égoïste d’avoir pu changer de direction,
Mais du fond de mes racines pommées dans le magma de mon cœur six pieds sur terre,
J’espère que les yeux de mes pairs ne verront pas ceux de mes pères mais bien ceux de leurs frères,
Car qui sommes nous pour négliger cette terre ?
Ne sommes nous pas tout à chacun les nerfs de la terre ?